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Ma fille s’achète des puffs. Est-ce inquiétant ?

Une «puff» est une nouvelle cigarette électronique jetable très prisée des jeunes. Elle a un emballage coloré, un goût sucré et un taux de nicotine souvent élevé. 59% des jeunes Romands de 14 à 25 ans déclarent y avoir gouté au moins une fois. L’émergence de ces «puffs» est inquiétante, notamment en raison des stratégies marketing ciblant les jeunes. De nombreux influenceurs et influenceuses présents sur internet et les réseaux sociaux visant les mineurs en font ainsi une promotion intensive.

De la taille d’un stylo et aux arômes fruités, les «puffs» passent pour des bonbons Coûtant moins de 10 francs dans les kiosques ou en vente en ligne, leur accès reste très facile dans les cantons comme Genève, qui interdisent pourtant la vente de cigarettes électroniques aux mineurs, mais dont la loi est mal respectée et non contrôlée. En fonction du modèle, une «puff» contient des centaines ou des milliers de bouffées, soit l’équivalent de un à sept paquets de cigarettes. Pas de bouton ni d’entretien à effectuer, il suffit d’aspirer, la mettre dans sa poche puis la jeter une fois son contenu fumé.

Loin d’être inoffensives, ces e-cigarettes ont un fort potentiel addictif. Il est attesté que la nicotine a un impact négatif sur le développement psychique des jeunes, dont le cerveau est encore en développement. Les spécialistes, en revanche, ignorent actuellement s’il existe d’autres effets nocifs sur la santé à long terme. Les études sur ce phénomène ne font que débuter. Il est conseillé aux parents d’être très vigilants, car ces e-cigarettes sont quasiment indétectables puisqu’elles n’ont pas l’apparence, ni l’odeur des cigarettes classiques. Faciles à masquer, les arômes de «puffs» peuvent être pris pour ceux d’une friandise, d’une bougie ou d’un parfum. En plus de leur impact sur la santé, ces vapoteuses ont une empreinte écologique importante. Chacune d’entre elles est composée d’une batterie au lithium qui n’est pas recyclée à la fin de son utilisation.

Pour plus d’informations, consultez le site du Service de médecine de premier recours des HUG.

Crédit photo : unsplash.com

 

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Publié par Jean-Paul Humair

Ex-médecin adjoint agrégé du Service de médecine de premier recours des Hôpitaux universitaires de Genève. Directeur du CIPRET / Carrefour addictionS.

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