pédiatrie

Doit-on bannir les fessées à ses enfants ?

Les fessées font partie des châtiments corporels dont la pratique est considérée par l’OMS comme une forme de violence à l’encontre des enfants. En effet, tout usage de la force physique causant une forme de douleur ou de désagrément enfreint leur droit au respect de leur dignité humaine et de leur intégrité physique et psychologique. Elles représentent une violation de leur droit à la santé, au développement et à l’éducation. De nombreux pays les considèrent comme inacceptables ou les ont interdites.

La loi suisse est plus tolérante, à condition que les fessées soient non répétées, rares, modérées et répondant à un motif exceptionnel supérieur. À défaut, elles peuvent être considérées comme des violences légères, sans lésion corporelle (voies de fait) au niveau pénal, tout comme les gifles. Les parents, y compris témoins passifs, pourraient être inquiétés pour une violation du devoir d’assistance et d’éducation s’il y a mise en danger de l’enfant.

Malgré cela, les fessées persistent. Les plus jeunes et les enfants en situation de handicap sont les plus concernés. Or, les formes mineures sont à haut risque d’escalade des violences, d’où l’utilité de les sanctionner.

La fessée a-t-elle une valeur éducative ? Les experts sont unanimes pour encourager une éducation positive et non violente, renforcer les règles et les limites de manière cohérente, ainsi qu’utiliser la récompense et le renforcement positif. Ils encouragent à expliquer, communiquer et faire comprendre les règles sociales. L’éducation violente, qu’elle soit physique ou psychologique, mène souvent à l’opposé du résultat désiré. Elle provoque des blocages de l’apprentissage, de l’anxiété, de l’agressivité à l’égard d’autrui et du renfermement sur soi.

Vous souhaitez en parler ? Adressez-vous à votre médecin ou à un psychologue. Ou contactez un centre spécialisé comme le Groupe de protection de l’enfance des HUG.

Pour plus d’informations, consultez le site de l’Unité interdisciplinaire de médecine et de prévention de la violence (UIMPV) des HUG.

Crédit photo : unsplash.com

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Publié par Emmanuel Escard

Responsable de l’Unité interdisciplinaire de médecine et prévention de la violence (UIMPV) des Hôpitaux Universitaires de Genève.

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