adolescencesexualité

Le mobile de ma fille est inondé de contenus à caractère sexuel. Que faire ?

Les nouvelles technologies font partie du quotidien des adolescents et les exposent à de nombreux contenus violents et sexuels qu’ils peinent parfois à gérer émotionnellement. Quatre jeunes sur dix sont victimes de harcèlement par internet, le plus souvent dans le cadre de groupes dont ils ne veulent pas s’extraire, craignant d’être ensuite mis à l’écart.

A 15 ans, huit garçons sur dix et une fille sur trois sont exposés à la pornographie et à son lot de violences et de situations dégradantes. Plus d’un quart d’entre eux reçoivent des contenus suggestifs ou sexuels sur leur portable. Plus grave, l’échange de photos ou vidéos plus ou moins intimes entre adolescents consentants se multiplie. Or dans plus d’un cas sur dix, ces photos sont ensuite diffusées plus loin sans consentement, accompagnées parfois de menaces voire d’insultes. La confrontation à ces contenus contribue à développer sournoisement chez les jeunes une acceptation des situations de violence psychologique et de dégradation de l’image d’autrui. Sans surprise, les filles en sont plus fréquemment les victimes.

Il ne faut pas oublier non plus qu’il existe un lien entre l’acceptation des mythes de violence sexuelle et la tendance à les perpétrer ensuite. Or celle-ci débute précisément à l’adolescence et s’enflamme encore davantage sous l’effet de l’alcool, de substances et de l’affirmation maladroite de la toute-puissance propre à cet âge.

En tant que parents, essayez de garder et développez un lien de confiance avec votre fille. Abordez ces questions avec elle, aidez-la à se confier. Cela peut s’avérer difficile pour elle d’avouer être exposée à ces contenus et d’exprimer son embarras, voire un sentiment de honte. Si vous restez inquiète, parlez-en à son pédiatre ou son médecin généraliste qui saura vous aiguiller vers des consultations de médecine et prévention de la violence et/ou spécialisées pour les mineurs et les jeunes.

Pour plus d’informations, contacter l’Unité interdisciplinaire de médecine et prévention de la violence (UIMPV) des HUG.

Crédit photo : unsplash.com

Partagez cet article

Publié par Emmanuel Escard

Responsable de l’Unité interdisciplinaire de médecine et prévention de la violence (UIMPV) des Hôpitaux Universitaires de Genève.

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *