addictologie

Ma mère boit trop d’alcool. Cela m’inquiète. Comment savoir si elle est devenue dépendante ?

Dans notre société, la consommation d’alcool a tendance à être banalisée. Boire un verre est considéré comme une source de plaisir. Certaines personnes pourtant ne parviennent pas à réguler leur consommation et boivent à l’excès. En Europe, on estime que 15 à 20% de la population boit trop et que 5% présente un alcoolisme. Plus du trois quarts de ces personnes ne sont pas prises en charge par un médecin.

La dépendance à l’alcool est une problématique insidieuse. Elle se met en place petit à petit et peut longtemps passer inaperçue. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la consommation d’alcool devient excessive au-delà de deux verres par jour pour un homme et d’un verre pour une femme ou si la personne ne parvient pas à s’abstenir de boire au moins deux jours par semaine. Ces personnes ont plus de risques de développer un cancer, une maladie cardiovasculaire, de l’hypertension, une cirrhose ou encore des troubles psychiques. Elles ont souvent peu conscience de leur excès et peuvent rapidement basculer dans l’alcoolisme, notamment en cas de perte d’emploi ou de deuil. Il est alors important de les aider avant que la dépendance ne s’installe.

On considère qu’une personne est alcoolique lorsqu’elle présente au moins trois des six symptômes suivants : elle ressent une envie compulsive de boire et augmente régulièrement les doses ingérées. Elle éprouve un manque si elle ne boit pas et poursuit sa consommation, même si elle présente une maladie ou malgré les effets négatifs qu’elle ressent. Elle perd souvent le contrôle de sa consommation et commence à diminuer le nombre de ses activités habituelles au profit de la boisson.

Si vous pensez que votre mère boit trop ou est devenue dépendante, nous vous conseillons dans un premier temps de lui en parler avec bienveillance et sans jugement. Puis, si possible, de l’amener à consulter un médecin, par exemple auprès de l’Unité des dépendances des HUG.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter le Service de médecine de premier recours des HUG.

Crédit photo : unsplash.com

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Publié par Thierry Favrod-Coune

médecin adjoint au Service de médecine de premier recours des Hôpitaux Universitaires de Genève.

3 commentaires

  1. Claire-Lise Rosset 22 septembre 2022 à 9 h 37 min

    Bonjour,

    Je vous remercie de votre article. Parce que si, via internet, on fait notre calcul d’alcoolémie, on atteint très, très vite, selon notre poids, âge et sexe, au taux de 0,5 %. C’est affolant d’en prendre conscience.

    Personne n’est à l’abri d’une consommation excessive d’alcool, surtout par pression sociale, où il semble que refuser de goûter au flacon tiré de derrière les fagots était une insulte narcissique faite au maître de maison. On devient alors coupable d’avoir fait le choix de ne plus boire d’alcool.

    Avec mes meilleures salutations

    Claire-Lise Rosset

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  2. Thierry Favrod-Coune 22 septembre 2022 à 17 h 46 min

    Chère Mme Rosset, le taux d’alcool à 0.5 pour mille est le taux limite pour conduire.
    Il ne concerne pas le type de consommation (modérée, excessive ou dépendance), ni l’influence de la consommation sur la santé.
    Si vous vous intéressez à cela, je vous envoie vers la définition de la consommation à faible risque (max. 10 verres d’alcool par semaine pour les hommes, 5 pour les femmes) que vous trouverez ici:
    https://consommationdalcool.ch/quest-ce-quune-consommation-a-faible-risque/
    Meilleurs messages et à dispo. Thierry FC

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  3. Cher Docteur,

    Je vous remercie, mais j’ai fait le choix de ne plus boire d’alcool et je m’en trouve bien. Il s’agit juste de trouver sa place en société avec un verre de jus de fruits ou d’eau à la main. Socialement et en famille, ce sont les 6 premiers mois sans alcool qui coûtent.

    Avec mes meilleures salutations
    Claire-Lise Rosset

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